dimanche 18 novembre 2007

J'ai assisté à un spectacle vendredi soir au Lion D'Or. Je me suis dit que c'était peut-être une bonne occasion pour tenter des photos moins paysage et plus people... :-)

Je me suis laissé allé. J'ai enfreint à peu près toutes les règles de cadrage, d'éclairage et de composition. J'ai joué avec la lumière et les sujets. Et j'aime bien le résultat. C'est pas mal différent de ce à quoi je suis habitué. Mais l'esprit de la photographie était me même: je chassais l'Art.

Je réalise que tes photos de paysages sont de plus en plus époustouflantes François. Ton dernier album Picasa m'a laissé sans voix (il est publique, alors je me permet de le publier ici). Particulièrement celle-ci! Digne de National Geographic! Tu as réussi à saisir un paysage époustouflant mais tout en y conservant une dimension humaine. Ta progression comme photographe m'inspire. Alors je tente ma chance avec quelque chose de plus éclaté, sur ton territoire. J'explore ton mode comme tu explores le mien. ;-)

Cliquez sur la photo pour visiter l'album...

mercredi 3 octobre 2007

Pudeur

Je comprends certaines de tes réticences face à la photographie de quidams et inconnus Mazz. Moi-même c’est une activité que je pratique peu, pas par éthique cependant, mais surtout par manque d’intérêt, j’aime photographier les gens, mais surtout les gens pour qui j’ai un attachement. Ce qui, en bout de ligne, ferait de moi un portraitiste bien limité.

Il est évident qu’en pratiquant le portrait ainsi j’en révèle pas mal plus sur moi que sur les sujets que je photographie et je pense que c’est le fait de se révéler ainsi qui est le plus compromettant et lourd de conséquences. Je sais que tu partages la même vision que moi là-dessus que la photographie, comme tout autre art, est d’abord un mode d’expression…du photographe et que donc partager ses photos est un acte qui relève du discours, de la déclaration. Un acte quelque peu impudique.

Surtout qu’en photographie, une fois celle-ci montrée, on a plus du tout le contrôle sur la perception des autres, sur l’interprétation que les gens en feront, sur le décodage, sur la réception etc… Ça aussi c’est compromettant parce que la plupart des gens veulent, avec raison, se voire beaux sur une photo, à leur meilleur, alors quand ce n’est pas le cas…

Tu vois Mazz je considère encore que tu a pris sans doute une des meilleures photo de moi qui existe quand nous étions au Kilimandjaro. Je n’y suis pas beau et je ne la mettrait pas sur un site de rencontres et ce n’est pas la perfection de la composition, mais j’y suis particulièrement vivant et chaque fois que je la regarde je me dis que, décidément, tu devrais en faire plus souvent…et que j’y ai vraiment l’air patibulaire ;-).



lundi 1 octobre 2007

mes bloci

En effet, tu as un talent énorme pour le portrait inopiné et la pose fortuite.

Quoique certains de tes paysages de l'Aconcagua laissent rêveurs... :-)

Un de mes bloci (le pluriel de blocus?) est une sorte de pudeur qui prend probablement racine dans ma propre indisposition à ce qu'on me prenne en photo. Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fit que disait l'autre... mais, en fait, ma principale raison est que j'hésite à photographier des inconnus simplement parce que je ne connais pas les conséquences d'un tel acte. Je m'explique.

Supposons qu'il y a ce sujet inouï, une fillette qui tend les bras pour que sa maman la prenne par exemple. Devrais-je prendre ce cliché? Et si cette maman et sa fillette sont en fuite de cet abruti de mari violent qui la poursuit... et si je publie cette photo sur mon site web... et si... Quelles peuvent être les conséquences de mes photos sur les gens?

Je comprend de plus en plus l'interdiction que nous avons, nous photographes, de photographier les gens dans la rue... Mais en même temps, je m'objecte en conscience contre cette même interdiction! Quel est le prix de l'inspiration, de la beauté, d'une fillette qui tend les bras?

Voilà, je n'ai pas ce courage. Je n'ai pas le courage de photographier la dimension humaine par peur des conséquences néfastes que mon indiscrétion pourrait avoir envers mon sujet. Alors je me contente de paysages sans vie... Est-ce vraiment mieux? Quand je regarde tes photos François, je me pose vraiment la question.

Que photographier

Personellement j'ai, depuis que je fais de la photo, toujours eu plus de facilité à prendre des portraits. J'aime saisir les visages, les expressions, même si je déteste photographier les gens qui «posent». Un bon portrait pour moi se fait à l'insu du sujet ou, du moins, dans l'inconscience de la caméra.

J'ai beaucoup plus l'instinct pour le vivant, l'imprevisible, que pour le paysage.

mardi 11 septembre 2007

Écrire avec la lumière

Écrire avec la lumière, quelle belle description poétique! La première fois que j'ai lu cette définition, le sort s'en fut jeté, il fallait que je le fasse. J'avais 11 ans et immédiatement je me suis mis à expérimenter avec le vieux reflex de mon frère. Une des toutes premières photographies que je pris fut d'ailleurs celle où j'écrivais mon nom dans le vide, la nuit dans ma chambre avec une lampe de poche:



Je voulais illustrer ce qu'était écrire avec de la lumière, cette phrase qui avait mis quelque chose en mouvement. Pour moi, à cette époque, la photographie n'était pas la capture de souvenirs, ou documenter quelque chose; c'était créer consciemment et volontairement. C'était pour moi une technique qui, poussée, devenait de l'art - l'art étant simplement ce qui est artificiellement beau.

Je passai à travers mon adolescence en photographiant, et en m'émerveillant de la nature qui m'entourait - ce qui me poussa vers l'étude plus scientifique de celle-ci. Mon regard évoluait aussi. Petit à petit, la photographie devint un moyen d'exprimer qui je suis et comment je vois le monde. Bien sûr, la photographie m'est aussi souvenirs et histoires. Mais elle m'est beaucoup plus, encore et surtout aujourd'hui, un regard sur les merveilles qui m'entourent et qui m'inspirent. Pour moi, la photographie est une ode à la vie et ses beautés.

Alors commençons à raconter cette belle histoire François! :-)

jeudi 6 septembre 2007

Photographie?

Effectivement, pour Mazz et moi, chaque rencontre comporte une part d’échanges sur la photographie dont nous partageons la passion et j’espère qu’ici nous pourrons la communiquer à d’autres personnes.
Cependant, je vous le dis tout de suite, je n’entends pas parler de technique, d’ouverture ou de longueur focale, bien que ces sujets m’intéressent et vous ne verrez pas de guerre argentique vs numérique ici, je laisse les chapelles à la religion.
Ici j’aimerais pouvoir aborder la philosophie de la photographie et discuter de certains aspects des grandes questions suivantes : pourquoi photographier, que photographier et, enfin, comment le photographier? Vous allez voir, ce peut-être passionant!
Mais d’abord, dans ce premier billet, je voudrais aborder la question de ce qu’est la photographie, quel est son rôle, et quel est son impact.

Partons ici de la racine du mot photographie : photos, la clarté, la lumière et graphein, écrire, dessiner. Mis ensembles, ces deux termes nous donnent bien ce qu’est la photographie : écrire avec la lumière, mais cela soulève immédiatement la question de ce que l’on veut écrire avec cette lumière, ce que l’on veut écrire.

En effet, une photo pour moi raconte quelque chose qui est écrit par le photographe, parfois explicitement, parfois de façon plus subtile et implicite. Parfois les photos ne sont que des aide-mémoire, comme des petites notes que l’on se griffonne sur un « post-it » pour ne pas oublier de s’acheter du lait. La plupart des photos de vacances sont ce genre de petites notes, qui n’ont de sens propre que dans le contexte de la mémoire de la personne qui l’a prise, qui évoquent des souvenirs, mais dont le sens n’est vraiment compréhensible que pour le photographe. Sont-elles des photos « mineures »? Pas du tout, elles remplissent parfaitement la fonction que l’on attend d’elles.

Mais il y a aussi les photos qui racontent des histoires complexes, qui possèdent des qualités quasi « littéraires » , qui transmettent une histoire et qui, comme toute forme d’art, expriment quelque chose d’une façon qui peut être saisie sans explications autres. Certaines sont subtiles, certaines sont plus évidentes, mais toutes racontent quelque chose.

Connaissez-vous « Exercice de style » de Raymond Queneau? 99 fois la même histoire racontée de 99 manières différentes, absolument brillant! Parfois j’ai le fantasme (mais pas vraiment le talent malheureusement) de tenter un exercice semblable et d’exprimer 99 fois la même chose en 99 photos différentes.

Donc, voilà, c’est un peu ça pour moi la photographie, une façon de raconter une histoire et c’est justement le début de l’histoire…


En terminant, septembre est le mois de la photo, profitez-en.